La venue d'une damnée

Une silhouette connue de peu de monde fit son apparition dans les vertes contrées des sylvestres gardiens. Une longue cape bleue nuit reflétait la lumière comme si l'obscurité elle même venait caresser les courbes si féminines de cette apparition. Quiconque observait dans cette direction aperçut une lame bordeaux surmontant un manche ouvragé et ornementé de runes encore inconnues alors. Cette faux flottait non loin de la silhouette qui ne montait guère plus qu'une paire d'ailes suintantes de sang. pour la plupart des mortels, cette chimère, venue des abysses insondables des débris que laissèrent la grande guerre, suffisait à glacer leur sang. Mais pour ceux qui savaient lire dans le coeur des gens, ils reconnurent une âme honorable et bienveillante.

Quand elle fut à hauteur d'un garde, Eliana laissa s'échapper des ombres que formaient sa capuche quelques mots. Ceux ci parurent faire frémir l'air ambiant comme si une harpe avait simplement laissé glisser quelques notes.

-Bonjour à vous. Je suis venue ici afin de converser avec les seigneurs sylvestres comme mon peuple les appelle. Je viens au nom de ma Reine qui aujourd'hui encore cherche son amour. Mais cela ne vous concerne pas. Donnez comme nom Eliana à vos seigneurs et faites savoir au magicien Gandalf que je souhaite parler de l'avenir des invocateurs autant que de celui de mo peuple.

Eliana n'avait pas bougeait et pourtant quiconque observait cette danse des mots aurait juré avoir vu un fantôme bleu tisser une mélodie de sons. Comme si un orchestre entier avait simplement saluait ce garde par un chant grandiose.

Eliana fit quelques pas en arrière et attendit. Sa faux flottant à coté d'elle comme pour marquer un territoitre vierge qui devait le rester.

Eliana fit une révérence au seigneur Gandalf et aperçut la gemme. Alors elle releva pour la première fois depuis bien des années sa capuche. Son masque n'en parut que plus beau et son sourire qui scintillait au milieu de ce voile redonnait espoir. Sa chevelure était d'obsidienne et quelques reflets pourpres apparaissaient de ci de là. On aurait dit une rivière souterraine qui restait sombre sans lumière et cependant laissait transparaître des éclats de gemmes, de rubis et des reflets dûs à une lumière rouge.

Elle s'assit afin de se reposer après le voyage qu'elle avait effectué. Mais le temps n'était pas à la lassitude. Elle se devait de rester forte et noble pour sa Reine. Elle entama donc la discussion sans attendre et ne fit aucune introduction.

-Je suis ici afin de vous parler de l'avenir des invocateurs et de celui de mon peuple. Nous subissons, tout comme vos semblables, une guerre qui ne cesse de nous harasser. Mon peuple ne tarit pas de bravoure et de ténacité pour conquérir des terres et pourtant conserver les vies en jeu. Mais il y a peu j'ai subi les attaques de nombre d'ennemis extérieurs aux combats nous opposant aux Gargûls. Ma Reine a subie une attaque et si je n'avais pas quitté précipitamment les "négociations", nous ne serions pas aujourd'hui en train de discuter.

Je viens en mon nom propre et non en celui de mes compatriotes invocateurs mais je sais que cela pourra aboutir à une possible paix durable entre plusieurs Nations. Je viens afin de vous proposer mon aide dans votre guerre. Je sais que vous connaissez ma valeur et que vous serez plus favorable que vos homologues au sein de ce havre sylvestre. En ce moment même, des messagers sont en train de faire parvenir aux autres invocateurs mes intentions d'aider les Gardiens de la Forêt. Et s'ils jugent non avisé mes actes j'en prendrais note et agirais en conséquence.

Vous avez sans doute remarqué que nos représentants sont quelques peu "émotif" face aux Gargûls et pourtant ils devraient plus se retenir. Aujourd'hui nous subissons de lourdes pertes mais nous tenons. Les Gargûls sont cependant toujours aussi promptes à la guerre et à la provocation ce qui pousse le Maître Braumn Mathis à s'obstiner dans cette guerre qui ne nous conduit qu'à la ruine. Et Kraturus se régale de cette souffrance autant que de ces destructions. Malgré tous mes efforts, toutes mes tentatives, je ne ressens que la haine autour des dirigeants de cette guerre. Et mon peuple ne voit pas comme avisé de continuer à combattre sans aide.

Eliana regarda autour d'elle comme si le vent lui apportait soudain des nouvelles. Puis regarda de nouveau le seigneur à ses cotés.

-Je vous donne donc mon aide et tout ce que je pourrais apporter à votre effort de guerre contre une possible, je dit bien une possible, aide. Je soutiendrais votre effort quoi qu'il m'en coûte et quoi qu'il soit décidé. Mon peuple voit en votre alliance une lueur qui le fait renaître peu à peu. Alors nous vous offrons cela.

Malgré tout ce que pourrons dire mes compatriotes, mon peuple sera prêt du votre sur les champs de bataille. Maintenant, si vos comparses décident de ne pas accepter d'aider mes amis, je continuerais tout de même à vous épauler.

Les sieurs invocateurs sont jeunes pour la plupart et manque d'expérience c'est pourquoi nous n'arrivons pas à nous démarquer, mais je sais qu'un jour viendra où nous serons reconnus comme de véritables défenseurs de nos valeurs.

Eliana attendit la réponse du sieur Gandalf comme celles de ces comparses. Elle avait fait ce pourquoi sa Reine l'avait nommé à la tête du royaume meurtri des elfes ailés, elle avait simplement écouté son coeur.

Eliana ne se rendait pas compte du pouvoir qu'elle possédait sur les gens. Elle avait vu sa Reine manier les paroles et les postures comme une virtuose de la Geste. Mais elle ne devait pas utiliser cet Art à mauvais escient.

Eliana prit une coupe et la remplie d'un vin qui semblait exquis. Son parfum ravivais des souvenirs d'une région oubliée et de quelques caves encore aujourd'hui pleines de tonneaux d'une liqueur de miel et d'amande. Elle se devait d'en faire parvenir au Sieur Gandalf car après tout, il l'avait accueillie sans réserves alors qu'une guerre se jouait.

Eliana se reprit donc et laissa ses yeux voguer au gré de ces humeurs afin de ne pas gêner cet homme nobl qu'elle considérait à juste titre comme un ami.

-Je comprends chacun des points de vue et des arguments qui peuvent être avancé ici. Jamais je ne demanderais à votre alliance chère à mon coeur de se mettre en danger. Vous êtes l'un de rares phares aujourd'hui a souhaiter faire de notre liberté regagnée il y a peu un idéal. Mon peuple conçoit parfaitement cette idée de devoir subir les conséquences des attaques effectuées par les troupes nous protégeant. Je suis prête à faire un pacte total avec vos membres mais je dois moi aussi en référer à mes comparses invocateurs. Je vous demande donc de bien vouloir m'excuser un instant.

L'elfe ailéee se leva, déploya ses ailes et ferma les yeux. Puis dans une langue peu connue elle psalmodia quelques mots emprunts d'un Art magique, la Cyse. Alors elle s'arracha une plume et la laissa partir au gré du vent. Cette petite messagère fit quelques embardées dans les couloirs venteux de l'air puis se précipita vers le Nord.

-Par cette plume j'ai envoyée un message au Conseil des invocateurs. Maintenant si ous parlions d'autre chose, à moins que vous souhaitiez discuter de cela avec moi bien entendu. Je pense à vous faire parvenir un tonneau de notre liqueur de miel et d'amande. Je suis sûre que vous l'apprécierez autant que nous aimons la préparer.

Enfin. En attendant, je suis votre obligée pour tant de dévotion envers une invitée opportune durat cette guerre.

Eliana arborait un sourire gracieux et timide et sa faux avait cessée d'osciller pour se placer contre un arbre sans pour autant le blesser.